2012/ 2013
Vous retrouverez ici nos textes, impressions et travaux sur le travail réalisé pendant l'année 2012/ 2013
Francophonie 2013
On finit toujours par tordre le cou à sa femme […] Du pétrole ! […] Je viens de rencontrer la mort ! […] Opolo ! […] Des cuisses de grenouille… une liste interminable de phrases qui nous ont bien marqués. M. Yazid Lakhouache nous a proposé un extrait de Il nous faut L’Amérique de Koffi Kwahulé, dans le cadre d’un de ses projets en Roumanie de mars 2013, les Frankolorés. Avec les élèves de 2nde et de temniale du lycée, ainsi que ceux du collège national Sicai, nous avons donc préparé un petit spectacle autour d'auteurs africains et antillais pour rendre hommage à la francophonie en mars 2013.
Les élèves de Première
Festival de théâtre francophone à Piano di Sorrento !!!
Du 18 au 22 février 2013, pendant les vacances scolaires, s’est tenu, dans la petite ville de piano di Sorrento (Italie), un grand festival de théâtre francophone, organisé par Anna Rossini, regroupant des passionnés de plusieurs nationalités : des roumains, des espagnols, des serbes, des italiens et des français...
Accompagnés par notre professeure, Mme Pollet, nous avons relevé le défi...
Du lundi au vendredi, nous avons participé à des ateliers théâtre le matin et avons vu les pièces présentées par les autres troupes l’après-midi. La plupart des pièces étaient très bien.
Nous en avons aussi profité pour visiter Pompéi et la magnifique île de Capri
Notre spectacle « Re-présentations » a été beaucoup apprécié par les autres participants qui, après un petit sondage, nous ont révélés que notre pièce était la plus compréhensible de toutes. Comme récompense, nous avons reçu le prix de
« l’humour dans une photo inspirée et rythmée du quotidien ».
Les élèves de l'option Théâtre (classe de Seconde)
Festival Amifran Arad, octobre 2012
Les élèves de l'option théâtre de 1ère ont eu l'occasion de participer à la XXè édition du festival de théâtre francophone AMIFRAN d'Arad.
Pendant la deuxième semaine des vacances de Toussaint , nos jeunes apprentis comédiens ont exploré les différentes facettes du théâtre, encadrés par des professionnels. Ateliers, répétitions et représentations se sont succédés à un rythme effreiné, mais toujours dans la joie et la bonne humeur, marque du festival!
Cette semaine leur a permis de rencontrer, d'échanger et de tisser des liens avec des jeunes venus de Roumanie, mais aussi des quatre coins du monde.
Après une représentation énergique, les élèves de 1ère auront l'honneur de représenter la Roumanie au prochain Festival des Festivals qui se déroulera à Huesca (Espagne) au mois d'avril.
Des remerciements particuliers aux AMIFRAN, à l'auteur de la pièce, Mr Schröpfer, et à notre professeur/metteur en scène, Mme Pollet.
Azélie, Natacha, Nour et Oana
Critique réalisée par des élèves pendant le FdesF de Huesca
Le lundi 15 avril, 12 troupes impatientes de jouer et d'assister au premier spectacle du Festival se sont retrouvées sous la pyramide pour assister à une ouverture assez paradoxale dans tous les sens du terme...
Une mise en scène complexe par sa simplicité, un jeu entre les générations – une troupe professionnelle et expérimentée face à des apprentis acteurs- jeu que l'on retrouve dans l'intrigue elle-même, entre Monsieur Ibrahim et Momo.
Joël Durozier, à lui seul, avec juste quelques costumes, décors et accessoires simples, a réussi à rendre plus que vivant le texte de Eric-Emmanuel Schmidt,
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran. Un retour en arrière, dans les souvenirs de Momo, à l'époque de ses 11 ans, une découverte de la vie et de luimême,entre un Moïse juif aux côtés d'un père déprimé et un Mohamed musulman émerveillé par la sagesse de l'épicier arabe du coin (arabe, ça veut dire...)
Ce monologue tiraillé entre la narration et les dialogues a été mis en valeur par des décors simples et mobiles, donnant une cohérence aux plusieurs voix employées par le protagoniste, grâce à un jeu subtil avec un rideau séparant l'arrière et l'avant scène, des lumières suivant les variations des pensées de Momo.... Paradoxal et contrasté, on vous l'avait bien dit!
Un premier spectacle de qualité approprié au début de notre festival international, entre le rire et les larmes, pour nous dire encore et toujours que l'ouverture et la tolérance doivent être des valeurs partagées par tous!
Andra et Jonathan (Roumanie)
"Re Présentations"! : une épopée moderne
Il était une fois, il y a longtemps, un groupe qui voulait monter un spectacle de théâtre. Ils étaient encore à un âge naïf où l’on croit que, pour une pièce, il suffit d’apprendre un texte, respecter les didascalies et avoir du talent. Du talent! Comme si nous savions ce que cela signifiait!
Pourtant, nous faisions du théâtre depuis quelques mois, des exercices sans fin pour nous connaître, notre caractère et notre corps. Mme Pollet nous avait expliqué que personne n’était parfait, qu’il fallait du travail et de l’endurance. Mais nous espérions encore...
Cela faisait bien un mois que, attirés par le festival de Sorrento, nous supplions quasiment pour avoir une pièce à étudier et apprendre. Quelques uns trouvaient les exercices trop répétitifs, d’autres voulaient juste savoir à quoi allaient ressembler les costumes à porter... bref, nos motifs étaient variés. Mais quand Mme Pollet nous a dit qu’il était temps, nous ne pouvions pas y croire. Et encore mieux! Nous pouvions nous mêmes choisir notre pièce! Toute la troupe s’est donc dépêchée d’aller au CDI pour chercher et bientôt, la section „Théâtre” était vidée de ses ouvrages. Nos premiers critères de sélection? Les couleurs des couvertures, si dans les personnages on trouvait le Prince-Charmant et, des fois, le nombre de morts à la fin du texte (le plus étant évidemment au mieux). Nous étions libres de choisir, ce qui n’a empêché personne de lancer des cris de désespoir en voyant le Britannicus flambant neuf que tenait Marvin à la main. Des pièces classiques, oui. Des tragédies, soit. Mais les monologues de trois pages en vers, cela ne donnait envie à personne.
Au total, nous avions une trentaine de pièces. Il fallait choisir. D’abord selon le nombre de personnages, puis selon les sujets, parfois nous lisions quelques passages. Malheureusement la sélection a été tout sauf juste. S’il y avait des chansons, le texte se retrouvait dans la pile à ne pas lire. Si un phoque jouait, non merci. Et, horrible cas de discrimination, si les garçons aimaient les sketchs à la tarte à la crème, le livre était vite dissimulé, dans l’espoir qu’ils oublient de soutenir leur avis. Puis, par un vote anticonstitutionnel, la pièce a été élue : „Re”présentations. C’était une pièce amusante au premier coup d’œil, une succession de scènes qui n’avaient pas beaucoup de rapport entre elles, mais qui avaient l’avantage d’avoir un personnage pour chacun.
Et après une première lecture, les rôles se sont vite distribués. Mme Pollet avait décidé d’une première répartition, mais si elle ne nous convenait pas, on pouvait toujours changer, à condition d’avoir avec qui le faire.
Léa voulait Photomat-max, Camille la petite vieille et certains, comme Dana, étaient toujours prêts à se sacrifier pour le bonheur des autres et la cohésion du groupe. Nous nous croyions encore libres et la pièce nous faisait rire. Mais s’il y a une chose qui est sûre au théâtre c’est que les choses changent en permanence.
Tout d’abord, il a fallu apprendre les rôles. Pour cela nous avions certes les vacances, mais c’est une chose de les apprendre seul dans sa salle de bain et tout une autre que de les réciter devant les autres tout en faisant des mouvements. Surtout que nous ne savions pas quels mouvements faire. Nous suivions notre instinct, confiants que notre vie antérieure où l’on était tous des Shakespeares, des Molières et des Becketts guiderait nos pas vers la gloire. Mme Pollet nous avait même laissé essayer de faire la mise en scène de la première scène. Après beaucoup de cris, de malentendus et quelques oreilles arrachées, nous avions une scène. Une scène solide, où la troupe serrée l’une contre l’autre se soutenait mutuellement, que rien ne pouvait détruire à part cette affirmation sèche du professeur : « ça ne va pas du tout ». Ce fut la fin de nos rêves ambitieux, de cet âge d’or qu’est l’innocence et d’un coup, nous nous retrouvions dans le monde dur du travail théâtral.
Il ne faut pas exagérer. Certes on reprenait chaque scène et chaque fois quelque chose changeait. Le geste ne marchait plus, Théophile parlait trop vite, Hugo devait être un vieux plus convaincant et non, on change tout. Si l’on a tous compris une chose, c’est qu’un spectacle de théâtre est toujours vivant. Il se métamorphose, il s’adapte et il est toujours surprenant. Parfois on se perdait et on reprenait. Chaque phrase était disséquée, les gestes bien détaillés pour ne pas avoir les mauvais sous entendus. Au bout d’une semaine, plus personne ne trouvait la pièce amusante. Au bout d’un mois, on la haïssait franchement. Mais le travail de mise en scène était fascinant. Même si nos textes étaient bientôt remplis d’annotations au crayon à papier qui ne s’effaçait plus à force, nous nous sommes rendus compte comment faire nous-mêmes cette mise en scène. On s’imaginait, on comparait, parfois notre mise en scène était même acceptée par Mme Pollet. On se critiquait, sans aucune méchanceté et avec beaucoup de franchise. On a fini par se connaître mieux.
Mais, malgré cette nouvelle amitié, tout le monde se fâchait quand on oubliait son texte. La seule chose interdite c’est de laisser des trous. On improvise au besoin. Mais le trou c’est synonyme d’échec.
Bientôt, nous avons compris que le talent qui fait qu’on soit à l’aise sur scène et qu’on n’a pas besoin de travailler n’était rien d’autre qu’une des nombreuses chimères des films américains (au même titre que le coup de foudre). Quand quelqu’un ne réussissait pas, nous le reprenions tous ensemble. Il ne faut pas s’imaginer non plus le groupe harmonieux qui s’entend très bien tout le temps : à force de jouer un chien amoureux, se prendre dans les bras et faire semblant de s’aimer nous finissions tous par nous énerver (bon, peut-être pas Camille et Dana El). Mais un gâteau finissait toujours par rétablir la paix, même si mon gâteau au chocolat pouvait bien être utilisé comme arme blanche.
Après deux mois de travail du texte, de la mise en scène en général, il ne restait plus qu’un problème à régler : les costumes. Il fallait faire au minimum pour que nous jouions le plus sans reposer sur des accessoires. Cela n’a pas empêché Dana de passer une heure à choisir entre deux paires de bottes et Ana de se plaindre de sa jupe de Juliette. Puis, quand nous nous sommes tous mis d’accord, nous avons fait une dernière répétition générale devant un public. Bien que Mme Pollet nous avait bien dit que nous ne serions jamais prêts à temps, nous pensions que ce n’était pas mal. D’ailleurs Yazid a dit : « C’est bien les jeunes », puis il y a eu le « mais ». Il y a eu plein de « mais », mais finalement nous nous sentions assez bien. On connaissait nos rôles, nos mouvements et nos personnages. Mais personne n’est sûr. Chaque spectacle, chaque représentation est différente. Il faut juste s’y adapter.